Extrait d'un roman
Vide ! Vide ! Pas si vide que ça, en vérité ! C’est une maison-écran, une maison-miroir, une maison révélatrice ! Des murs qui vont parler à une petite fille, et tout lui dire ! Été 1999, André-Anne, son époux Félix, sa fille Morgane, ont tout quitté pour Ajaccio. Les voici dans un appartement vide, ils attendent les meubles. De découvertes en excursions, les artistes s’émerveillent mais sont aussi transportés dans un autre pays : André-Anne se souvient d’une maison vide, là-bas, dans son Maroc natal...
Extrait
" ... Elle se présenta. Elle venait demander quelques conseils à mes parents. Sa maison était vide. Sa famille (époux-enfants) était rentrée en France depuis deux ans déjà. Elle était revenue pour la vendre. Mes parents lui proposèrent de l’héberger, mais elle déclina gentiment leur invitation : elle était logée à l’hôtel. Ce qu’elle cherchait plus que tout, c’était une compagnie pendant la journée ; des visiteurs venaient de temps en temps, il fallait qu’elle soit là, mais entre deux visites, elle se sentait seule... * * * ... Je lui avais immédiatement proposé de passer mes journées avec elle. C’était l’été, les vacances, et la petite fille rêveuse que j’étais fut comblée par cette tâche ô combien excitante : découvrir et apprendre l’histoire d’une immense villa entourée d’arbres et de romances. Recueillir des confidences et de la maîtresse des lieux et des murs eux-mêmes, transmetteurs de leurs ondes à cette petite pousse de médiumnité que j’étais alors. Madame Raimondi n’était pas des plus bavardes, mais ses regards en disaient parfois plus long que la parole. La façon dont elle ouvrait ou fermait les volets révélait ses émotions d’hier et d’aujourd’hui. Dans la maison vide, au fil des jours, je me mis à souhaiter qu’elle ne trouve pas d’acquéreur trop vite. Pour que cette période magique dure le plus longtemps possible. Est-ce que j’y fus pour quelque chose ? Mais le nouveau propriétaire n’entra que lorsque tout fut dit et senti ; quand j’eus extirpé de cette villa tout ce qu’elle pouvait me donner. "Extrait de "La maison vide" publié aux deux encres:
