Texte inspiré par les aquarelles de Jacqueline Poggi
Lors de notre première rencontre, j'ai aperçu Jacqueline POGGI qui s'avançait timidement vers l'association au sein de laquelle je dispense des cours de peinture bénévoles.
Brune teinte aux cheveux noirs corbeau : une "Barbara" miniature.
Une voix me susurra : Attention! Tu vas t'attacher! Mais je n'ai pas écouté. « Sans prévenir ça arrive ».
La petite "Barbara" de l'aquarelle, que venait-elle apprendre? Autodidacte, elle savait déjà tout de la magie des couleurs! Et aussi tant de choses de la vie.
Je ne pouvais lui donner d'âge : ce que je voyais, c'est qu'elle avait été très belle, il en restait encore une forte image.
Au cours, elle terminait très vite : je compris dans sa manière sûre de peindre sans dessin préalable qu'elle possédait un grand talent. Elle m'invita à découvrir ses aquarelles. Ce que je fis, un soir d'été. Et là ; tout s'éclaira : Jacqueline avait déjà produit une "œuvre" colossale et ce, depuis l'an 2000 seulement. De colombes en cygnes aux nymphes alanguies, de paysages marins corses en nus innombrables, je découvris des coquelicots sous toutes leurs coutures, des iris ouverts à en tomber par terre. Un oiseau-mouche, des papillons, des roses, des volubilis, des yeux bleus qui vous transpercent l'âme. Des lévriers afghans, des chats, des léopards. Je pénétrai dans un univers à la fois naïf et terrible : terriblement accrocheur. Une transposition de décors non anodins : la vie de Jacqueline racontée au travers d'une mise en scène légère, lumineuse, brillante.
Dames brunes blondes ou rousses, portraits de famille. Les visages expressifs ouvrent autant de regards si vivants que l'on baisse les yeux. « Chapeau bas », Jacqueline! Sans apprentissage sinon celui de l'existence, avec un peu d'eau, quelques godets d'aquarelle et un cœur énorme, tu as coloré les jardins de nos rêves, les ciels de nos voyages imaginaires, les rivières de nos journées qui coulaient, pendant que tu peignais. Août 2012.
MARIE-CELINE CHOTTIN