Lâche et veule
Dans une rue un chat qui feule,
sortant ses griffes et montrant
les crocs acérés de sa gueule,
sait qu’on ne donne, mais se prend
la liberté qu’avec son cran,
sa force et sa volonté seule,
qu’on fait d’un petit maître un grand
par son silence, lâche et veule :
ne devra s’en prendre qu’à lui
le servile béni-oui-oui,
le lèche-bottes qui astique,
qui fait un tyran d’un patron
et l’esclave d’un domestique,
comme un chat l’est pour son ron-ron.